Le 14 juin, nos deux UX designers, Margaux et Sophie, se sont rendues à la Cité des Sciences à Paris pour les Flupa UX days. Voici leur retour d’expérience de ces deux jours consacrés à l’expérience utilisateur.
Le premier jour dédié aux ateliers était l’occasion d’apprendre de nouvelles méthodologies, de rencontrer et d’échanger avec de nombreux autres UX designers. Durant ce premier jour nous avons participées à deux ateliers, en voici un rapide résumé :
JOUR 1
ATELIER N°1 : COMPRENDRE ET PRIORISER LES VRAIS PROBLÈMES UTILISATEURS
Animé par Alexandra Lung et Annamaria Boheim, l’atelier avait pour objectif de nous montrer comment nous pouvons hiérarchiser et prioriser les problèmes et les besoins des utilisateurs récoltés lors d’interviews via trois étapes.
Le premier conseil qui nous a été donné : annoter les problèmes, les besoins et idées récoltés directement sur des post-it durant l’interview en une couleur pour chaque personne interviewée. Procéder de cette manière permet de gagner du temps pour réaliser les trois étapes clés qui vont suivre.
- La première étape est de regrouper les post-it autour de thèmes communs (problèmes, services, idées etc).
- La deuxième étape est d’identifier les problèmes redondants et de regrouper les post-it associés. Pour ce faire, il faut reformuler le problème en une phrase claire et impactante puis noter le nombre de personnes qui en ont parlé : cela permet de hiérarchiser les problèmes en terme de répétition.
- Pour passer à l’étape suivante, il faut reporter sur de nouveaux post-it les problèmes redondants qui ont été identifiés, cela permettra de les prioriser sur un autre board avec la technique du 2×2.Cette dernière phase consiste à hiérarchiser sur une carte composée de deux axes (importance pour l’utilisateur et importance pour le business) les problèmes. Le secret est de commencer à placer les post-it sur un axe, puis de les bouger sur le deuxième.La partie en haut à droite condense les problèmes auxquels il faut s’attaquer en premier.
Voilà une méthode pour prioriser de manière rapide et efficace qui lie les besoins utilisateurs et les objectifs clients !
ATELIER°2 : RÉCOLTER L’AVIS DE VOS UTILISATEURS SANS LES INFLUENCER
Cet atelier en deux parties avait pour objectif de nous donner les clefs afin de ne pas influencer les utilisateurs interviewés. Aux moyens d’exercices variés, Carole Laimay, UX designer, nous a montré comment rédiger un questionnaire sans influencer et comment trouver des relances permettant d’aller au fond des choses sans influencer.
Puis à travers l’exercice de la N.A.S.A, elle nous a permis d’observer le fonctionnement d’un groupe dans la prise de décision collective et la force de persuasion et de d’influence de chacun.
Pour finir, via un dernier exercice en groupe de jeu de rôle, Carole Laimay nous a mis dans la peau d’un animateur de focus groupe avec une assemblée plus que compliquée composée : d’un bavard, d’un timide, d’un comique, d’un boudeur. À nous de se débrouiller pour canaliser les uns et aider à s’ouvrir les autres afin de récolter l’avis de chacun.
Un atelier animé et très intéressant où l’on se rend rapidement compte que même avec les méthodologies en tête, rien ne remplace la pratique !
JOUR 2
Le deuxième jour, consacré aux conférences a été lancé par Sara Wachter-Boettcher qui a parlé d’Éthique. Dans sa keynote : DESIGNING INCLUSIVE PRODUCT, elle a expliqué la nécessité de prendre en compte l’impact d’une expérience sur les utilisateurs en fonction de leur contexte d’usage et donc la nécessité d’anticiper la génération d’une mauvaise expérience.
CONFERENCE°1 : LE PLAYBOOK DE L’ÉQUIPE PRODUCT & EXPERIENCE by BLABLACAR
Tristan Charvillat, Head of design chez Blablacar nous a partagé son retour d’expérience sur la mise en place d’un outil de design thinking : le Playbook. Cet outil a pour principal objectif de structurer le processus de conception et de création.
Tout d’abord, Tristan Charvillat nous a énuméré selon lui les quatres grandes règles à respecter lors de la rédaction d’un Playbook, celui-ci doit être : inspirationnel, sur mesure, actionnable, et mémorable.
Blablacar a choisi pour son playbook l’histoire de Paris comme histoire inspirationnelle.
Le playbook est ensuite construit autour de cinq critères de réussite qui sont les suivants :
- Pitch : savoir défendre ses idées et mobiliser.
- Altitude : Prendre de la hauteur, regarder ce qui se fait ailleurs.
- Radical : Faire des choix assumés.
- Immersion : Savoir se mettre dans le contexte.
- Système : Définir des règles de reconstruction.
Ces cinqs critères forment le mot Paris, qui, de ce fait, répond clairement à la quatrième règles : Mémorable !
CONFERENCE N°2 : TECHNIQUES DE DESIGN PERSUASIF ET ETHIC DESIGN
A travers cette conférence, Jidé Tidjani-Serpos, UX designer, nous a exposé les cinqs techniques de design persuasif :
- Le renforcement positif ou négatif : le principe est d’attirer par la récompense ou par une conséquence négative, l’utilisateur à effectuer une tâche (exemple : une notification facebook poussant l’utilisateur à réagir)
- Mere exposure effect : le principe est que plus l’utilisateur est stimulé, plus il sera en condition pour agir (exemple : l’emailing intensif de LinkedIn)
- Amorçage : initier des comportements en influençant leur système décisionnel, à court terme ou à long terme
- Réactance : agir sur un mécanisme psychologique de défense de la zone de contrôle de l’individu. Quand l’utilisateur reçoit un lien facebook l’informant qu’il est taggué sur une image, pour protéger sa zone de contrôle, l’utilisateur va revenir sur le site
- Surveillance : lorsqu’un humain se sait surveillé il va immédiatement modifier son comportement
La deuxième partie interrogeait sur l’éthique de ses méthodes. Pour être sûr d’utiliser ces méthodes à bon escient, Jidé Tidjani-Serpos nous conseille de se poser trois questions :
- Les objectifs poursuivis sont-ils bien ceux de l’utilisateur ?
- L’utilisateur a-t-il conscience des forces de persuasion qui lui sont appliquées ?
- Concepteur et utilisateurs partagent-ils les informations de manières équilibrés ?
La conférence s’est clôturée par une partie questions-réponses riche et dynamique.
CONFERENCE N°3 : LE DIAGRAMME CAFÉ, UNE MÉTHODE SIMPLE ET EFFICACE QUI VA RÉVEILLER VOTRE UX !
Emmanuelle Marévéry, nous explique comment via une méthode simple et rapide, le diagramme café aide à concevoir en fonction des besoins, des attentes et envies des utilisateurs.
Outil issu de l’analyse conjointe et de la psychologie mathématique, Emmanuelle Marévéry nous démontre qu’il est indispensable au quotidien et permet de convaincre en interne et surtout de booster l’expérience utilisateur.
En se focalisant sur quatres critères : pré-requis, moteur d’achat et de décision, plus et inutile, on s’aperçoit que cet outil peut être très efficace pour prioriser et se focaliser sur la satisfaction client.
À tester !
Ces deux jours aux Ux days ont été très enrichissants. Ils ont été l’occasion de découvrir de nouvelles méthodologies, d’écouter des retours d’expériences de s’ouvrir sur des questions éthiques.